La galerie des curiosités (Müller) 21/09-14h25

Je ne comprendrais jamais l'intérêt que pouvait entretenir les grandes familles aristocratiques pour des lieux comme la galerie des portraits. En pénétrant dans cette endroit, j'eu plus une sensation de malaise qu'un véritable bien-être. J'avais l'impression d'être épier par ces multitudes de paires d'yeux peintes sur ses toiles, s'en était assez perturbants. Cela mis à part, il était intéressant de remarquer la ressemblance entre chaque portrait, preuve de l'hérédité physique manifeste entre chaque membre masculin de la famille Dawkins. Un jeune homme était déjà présent dans la salle, je m'approchais de lui et disais :
Cela fait un peu too much non ?
Une exagération manifeste se faisait sentir en regardant ce lieu. Il y avait trop de représentations, trop de cadres, trop de tout. Cela en devenait caricaturale, risible au possible. Alors qu'à l'origine, le but premier devait être tout autre. Comme quoi avec le temps et les époques, les projets de valorisation d'un patrimoine pouvaient bien évoluer. Une symbolique mémorielle en l'honneur des chers disparus de cette famille, devenu plus une galerie des curiosités où l'on ne sait pas vraiment où posé le regard tant, tout, autour de nous, nous semble exagérée.
Tu penses que si on gagne le jeu, on aura notre portrait sur ce mur nous aussi ?
Qui sait, vu cet endroit ils en étaient bien capable. Histoire de laisser dans ce bâtiment une trace indélébile du passage de Murder House entre ces murs.

köhl
Certes, j'adore l'art mais la peinture et surtout ce genre de tableaux là, je trouve ça assez laid. C'est bien fait mais c'est pas du tout le genre de choses que j'afficherais dans mon salon ou même dans une salle prévue à cet effet. Y'a trop de fioritures, trop de dorures, c'est beaucoup trop gros. La tête penchée sur le côté, tu n'as pas entendu la jeune femme arriver jusqu'à ce qu'elle brise le silence qui commençait à peser. Pour être franc, cette pièce fait limite peur. C'est le genre de trucs qui te fout froid dans l'dos avec tous ces gens qui te regardent là, tous avec le même air de famille, le même air mystérieux et malsain de lord dawkins.
- ça fait très renaissance, beaucoup trop too much oui.
Je me mis enfin à la regarder et je me souvins d'elle lors du prime d'ouverture. C'était sûrement dû à sa tenue ou plutôt à sa coupe, rasée sur le côté. C'était pas mal une mode ça à l'époque où tu pouvais te balader sans avoir des millions de barreaux ou de barbelés autour de toi.
- si tu es un homme et que tu appartiens à la famille dawkins, il y a de fortes chances. après, faut-il encore gagner et encore, faut-il encore survivre...
J'ai des mauvaises pensées des fois, depuis que je suis ici. J'ai visité plusieurs pièces de la maison ce matin et tout est beaucoup trop ... too much comme elle dit. Il y a trop de trop partout, ça sonne faux et je me demande parfois si on s'est pas tous mis dans la merde et si le gagnant ne se retrouvera pas avec vingt-trois cadavres dans la cave. Je soupire doucement à cette pensée.
- en tout cas, moi, elle me fout les chtouilles cette pièce et j'suis sûr qu'il y a un paquet d'indices ici.

Je ne saurais comment vous décrire le jeune homme face à moi, à ce moment précis. Son accent prouvait qu'il était allemand comme moi, d’ailleurs tout chez lui sentait l'allemand pur souche. Au-delà de ça, il semblait que nous avions la même vision de l'art. Trouvant tout les deux cette galerie un peu trop chargée à notre goût. Plus qu'écouter, on peut dire que je buvais les paroles de cet homme tant son côté dandy charmant me plaisait. Fait miraculeux, il arrivait même à me faire rire et frissonner à la fois. Sa remarque m'attirant, pour commencer, un sourire juste avant de me faire naître un frisson dans l'échine. Un être complexe, ambigu, voilà ce qu'il semblait être et voilà surtout ce qui m'intriguais chez lui :
Je ne crois pas avoir le profil adéquat alors...
Je faisais quelques pas, ma main glissant contre le mur, frôlant le jeune homme de près avant de continuer :
Mais pourquoi parles-tu de survivre ? Personne ne va mourir ici, cela ferait bien trop mauvaise pub.
Quoi que tout bien réfléchit, vu la passion de plus en plus folle des téléspectateurs actuels pour le sensationnel... Je ne serais guère étonnée si les audiences montaient en flèche après que l'un d'entre nous ne décède des suites d'un malencontreux accident. Mais nous n'en étions pas encore là. Chaque tableaux semblait fourmiller de détails dissimulés dans les cadres, dans les arrières-plans comme des tas de petits indices pour nous guider vers la résolution du mystère du manoir Dawkins. Ainsi sur ce point, j'étais d'accord avec lui. Quelque chose clochait dans cette pièce et j'étais bien déterminée à savoir ce que c'est :
Je suis d’accord avec toi, marcher ici me fait frissonner. J'ai l'étrange impression d'être observé. Cela doit-être une stratégie de la part de la production pour nous empêcher de regarder plus loin, d'analyser les œuvres et d'en tirer ainsi les conclusions qui s'imposent.
J'arrivais bientôt au bout de la galerie, je me retournais donc avec délicatesse, lui adressant un sourire associé d'un simple :
Au fait, je m’appelle Köhl et toi ?
Un nom allemand sûrement, mais il y en avait temps dans mon cher pays. Au-delà de ça, je me trompais peut-être complètement. IL venait peut-être d'ailleurs, avait peut-être des origines étrangères. Tout était possible dans cette émission.