Laissons entrer le soleil (+) Monrose [28/09 ; 7H03]

Je n’ai jamais été aussi heureux de voir le soleil se lever. La nuit n’a pas été cauchemardesque, surement pas assez au goût de Lord Dawkins qui devait s’attendre à ce que sa punition nous fasse plus d’effet que cela. Ne pas avoir droit à d’autres sources de lumières que celles de quelques bougies éphémères ne m’a pas amusé pour autant. Cette galère nous a néanmoins permis de plus ou moins tous nous réunir au même endroit et de nous découvrir. Attention, nous ne sommes pas pour autant en plein milieu du monde de Oui-Oui, il me semble même difficile d’affirmer que nous nous apprécions vraiment. La tolérance, c’est déjà beaucoup pour des taulards comme nous. Il est peut-être encore tôt, le soleil vient tout juste de pointer le bout de son nez mais j’ai désespérément besoin de lumière et je ne suis pas fatigué. En prison je ne me suis jamais habitué au soleil qui tapait dans ma cellule tôt le matin, l’inconvénient d’être placé là où cet enfoiré frappe en premier aux premières heures du jour. Je continue donc de me réveiller relativement tôt le matin et de me coucher beaucoup trop tôt. On ne peut pas effacer de vieilles habitudes de huit ans d’un seul coup de baguette magique voyez-vous. Je profite de la tranquillité matinale pour sortir sur la véranda et m’installer à la table, mon paquet de clopes à la main. Il n’y a encore personne, tout le monde semble paisiblement dormir et c’est tant mieux, j’aime être seul de bon matin. Je sors une cigarette de mon paquet et mon briquet. Il ne tarde pas à réchauffer l’extrémité de ma clope sur laquelle je tire tranquillement. Il est davantage question d’apprécier la sensation que de fumer comme un pompier.