sat in your lap (rizzo), 24/09 19h

Laeddis avait décidé d'avoir une activité intellectuelle qu'il n'avait pas eu depuis très longtemps, peut-être même avant son emprisonnement. Il ne se rappelait même plus le titre du livre qu'il avait lu en dernier. C'était assez pitoyable comme constat. Il avait donc cherché un livre quelconque dans la bibliothèque - pas question de choisir soigneusement, il n'avait aucune culture - et il s'était mis en quête d'un endroit agréable et surtout isolé pour lire. Il était un peu fatigué de son début de semaine où il avait été en contact de nombreuses personnes, et n'avait pas eu vraiment un moment à lui, un peu en retrait. Il n'aimait pas forcément la solitude, mais il avait perdu l'habitude de faire autant de rencontre et d'être en contact constant avec des quasi inconnus. Il voulait juste s'asseoir, ne pas discuter, et lire. Une soirée simple avant d'aller manger quelque chose et d'aller se coucher.
Il entra dans le salon, et se dirigea vers le canapé. Il allait s'installer quand il constata que quelqu'un avait déjà colonisé les lieux. Il se mordit la lèvre, gêné parce qu'il n'était pas question de partir sans paraître mal élevé et en même temps, il n'avait vraiment pas envie d'entamer la conversation. Il s'assit alors, un léger signe de tête vers la jeune femme et se mit à lire sans plus de formalité. Il eut un vague sentiment de culpabilité à ne pas faire plus ample connaissance, mais il oublia bien vite ses scrupules.

Rizzo lève ses yeux de son magazine en voyant l’un des garçons avec qui elle est arrivée se planter dans le salon et attendre. Qu’est-ce qu’il attend exactement ? La blonde retient un léger soupir de sortir de ses lèvres, surtout lorsqu’elle le voit s’installer face à elle et ouvrir rapidement son livre. Comme si… il ne voulait pas parler. Au moins il la salut, c’est déjà ça. Rizzo pousse un léger soupir et réarrange une boucle blonde derrière son oreille. Le problème c’est qu’elle ne peut pas rester comme ça maintenant, c’est dans son esprit de contradiction, et elle croise ses longues jambes avant de reposer le magazine un peu plus loin sur le canapé. « Alors, tu n’as pas envie de parler ? » Rizzo demande en se mordillant la lèvre avant de sourire un peu, ne voulant pas s’arrêter là, maintenant elle se sent presque lancée. « Je ne connais même pas ton nom alors qu’on est arrivés en même temps, je trouve ça assez terrible. Je suis Rizzo. » Elle souligne avant de sourire légèrement, attrapant la tasse de café qu’elle a posé sur la table basse devant elle et elle en prend une longue gorgée avec un petit sourire amusé. « Tu viens d’où, dis-moi ? » Elle demande, sachant pertinemment que son accent italien doit se faire entendre dans sa voix, et elle laisse un sourire sur ses lèvres sans quitter le blond du regard.

Il lut les premières phrases mais n'en retint rien. La seule présence en face de lui le distrayait suffisamment pour qu'il n'arrive pas à se concentrer sur les mots. Il lisait en flux continu, sans que les mots ne fassent sens, sans qu'aucune image ne s'imprime sur son cerveau. Il avait un rythme ininterrompu pourtant, un automatisme bête et méchant qui lui permettait de se sentir quand même un peu dans sa bulle même s'il n'était pas seul. Mais il fut obligé d'arrêter ses bêtises quand la jolie blonde s'adressa à lui. Il eut l'amabilité d'abaisser son livre tout de suite et de la regarder. Il avait tout de même quelques manières et il se rendait compte qu'il avait vraiment agi comme un bouffon de basse zone. Il fit un sourire d'excuse, le sourire des coquins désinvoltes pris en plein délit d'insolence. « Ouai, désolé, j'avoue, ce n'était pas très cool de ma part. » Les mots d'excuse furent dits avec un tel amusement que c'en était presque désobligeant, mais elle n'avait pas l'air d'être trop piquée par son comportement, il en profitait. « Ravi Rizzo, moi c'est Laeddis. » Il finit par fermer le livre et le laisser sur la table basse, comme pour montrer qu'il était prêt à discuter maintenant. Il dit adieu à sa petite soirée tranquille et solitaire avec peu de regret. « Je suis anglais. Enfin, ces dernières années, j'étais plutôt en France. » Et en une seule phrase, il supprima la dernière années de sa vie, comme si c'était aussi simple, comme s'il venait juste de quitter la France et ce superbe appartement. Il s'en amusa un peu, à laisser glisser des semi-vérités. « Et toi ? Si mon oreille fonctionne bien, tu n'es pas d'ici. Du genre, espagnol ou italien, quelque chose comme ça ce petit accent, non ? »