don't worry about it, don't worry no more (21/09 - 11:20)

| kayser

Au lendemain de son arrivée dans le manoir, Faure réalise qu'il ne s'est pas renseigné auprès de la production par rapport aux cours qu'il était censé suivre à Fresnes. Il y a peu de chances, quand même, qu'on l'autorise à les suivre ici car ce n'est pas le but, il n'est pas là pour ça. Le projet à la base c'était de passer son baccalauréat en prison, maintenant bien sûr les choses sont un peu différentes, ça ne lui semble plus tellement possible. Ça lui tenait beaucoup à cœur mais Faure se dit qu'il aura de toute façon l'occasion de mener ça à bien si jamais il est renvoyé à Fresnes, dans le cas où ça ne marcherait pas pour lui ici. Et si on lui donne, au contraire, l'opportunité de sortir plus tôt son bac il pourra le passer à l'extérieur, en reprenant ses études dans des conditions normales, ce sur quoi il ne crachera certainement pas. Il ne pourra sans doute pas bûcher ici et ce n'est pas grave, il n'est pas à quelques semaines ou mois près. Il sait qu'il n'aura pas le temps de s'ennuyer dans ce manoir, que ce ne sera pas comme à Fresnes et que les journées ne lui sembleront pas interminables car la production mettra au point de quoi les occuper, les stimuler. C'est un jeu, après tout, avec un enjeu de taille qui représente une sacrée motivation pour tous, une excellente raison de se donner à fond et, dans son cas, d'entreprendre de réels efforts de socialisation. Hier soir il a eu du mal à se lancer et à aller vers les autres, et aujourd'hui le garçon est bien décidé à mettre sa journée à profit pour faire connaissance avec ses camarades, ce qu'il aurait normalement dû entreprendre dès la veille. Son retard est encore largement rattrapable, à condition bien sûr de s'y mettre rapidement et de sortir enfin de sa coquille. Ce matin Faure est en repérage à l'étage, où il continue de découvrir des pièces, et une fille passe à côté de lui en l'ignorant complètement. Pas un regard, pas un mot, il se demande même si elle l'a remarqué. En temps normal il se serait pleinement contenté de cette situation, mais c'est une chose qui va devoir changer ici. Faure déglutit, hésite un quart de seconde et se lance finalement après sa camarade. Il vient poser une main sur l'épaule de celle-ci pour la faire s'arrêter - un geste qu'il espère ne pas regretter tout de suite après. « excuse-moi ? » énonce-t-il d'une voix manquant cruellement d'assurance. « on ne partage pas la même chambre, si ? on ne s'est même pas encore parlé, je crois. » il en est en fait quasi sûr, car s'il avait échangé ne serait-ce que quelques mots avec cette brune au regard perçant, il pense qu'il s'en rappellerait. « euh, je suis un candidat moi aussi. » il ressent le besoin de le préciser, sans savoir si sa camarade a remarqué son côté très effacé la veille ni si elle s'est posé la question quand il est venu vers elle. Il pense être passé assez inaperçu pendant le prime, et il n'a sans doute pas tort sur ce point-là. Le garçon s'imagine qu'on pourrait se questionner quant à sa présence dans ce manoir, il ne trouverait pas ça surprenant, alors c'est tout naturellement qu'il s'emploie à préciser son statut ce matin comme si le doute était permis le concernant.