"ride a cowboy" feat. Sergueïev

Je décide de m'exiler parce que j'ai besoin de mon moment de solitude, j'en profite pour fumer une cigarette, sur le chemin. Je savoure parce que ce n'est pas là d'où je viens que je peux en consommer. Mes deux doigts fébriles coincent le bâton de nicotine tandis que j'aligne mes pas sans direction précise à emprunter. Je me contente juste d'errer dans l'espoir de m'apaiser. Mon esprit se relaxe, dès que je suis entourée je ne peux pas m'empêcher d'être faussement indifférente bien qu'intérieurement je sois sur la défensive. Je ne supporte pas trop l'idée même d'être entourée d'inconnus, encore moins ce genre d'inconnus, je m'en passerai bien si vous voulez mon avis. De mes fines lèvres s'échappent des volutes que je regarde s'envoler. Je finis ma chose cancérigène que je dépose dans un cendrier extérieur avant de rejoindre les écuries. Je ne suis apparemment pas la seule cette apres-midi à avoir eu cette idée. J'ai toujours aimé les bestioles, qu'elles soient grandes ou même petites. Je file jusqu'au box du fond parce que j'ai l'impression d'avoir repérer une anomalie là. Je n'ai même pas besoin d'entrer pour constater. Je repère sans mal une candidate et je me demande instinctivement ce qu'elle fait à l'intérieur. « C'est quoi le délire ? » je demande sans gène de briser une pseudo fusion entre le cheval ou la demoiselle. « Tu veux nous refaire un remake de l'homme qui murmurait à l'oreille des cheveux ? » je souffle de ma voix cristalline tandis que je continue d'observer avec détachement, sans réelle curiosité, le manège de la candidate.