Au lit tard et réveil tôt. Lodde n'a jamais bien dormi mais c'est encore pire ici. Dans une masse de taulards aux manières rustres et spontanées l'italien se sentait moins oppressé. C'est que dans cette monotonie des regards et des conversations il se sent étranger. Il finit par fuir les gros comités et s'accorder une semaine de répit. Une semaine de réflexion et de stratégie. C'est à ça qu'il pense, oui, en glissant sous ses draps. Lodde pense à griffonner à nouveau, il doit continuer ses esquisses de plans du manoir. Identifier ces détails qui vont briser le puzzle magnifiquement ficelé par les vieux Dawkins. Et au final ses pensées l'aveuglent. Il ferme les yeux, envoûté par la plénitude du sommeil, puis s'endort.
Ca aurait pu bien se passer. Peut-être aurait-il enfin rompu le cycle maudit de ses courtes heures. Une grasse matinée, dieu, ça ne lui arrive pas depuis un bail à l'italien. Mais aux alentours de 2h, des bruits. La surprise, un poids. Ca arrache un sursaut à Lodde qui ouvre grand les yeux. Il pourrait penser Rizzo, mais Rizzo ne ferait pas ça. Pas alors qu'il dort. La silhouette non identifiée qui lui a fait perdre 15 années de vie se colle à lui. Lodde - tendu - devine les mélodies latines de Fuertes. "Putain", premier réflexe "Tu m'as fait flipper", il se mord la lèvre et s'écarte un peu. Qu'est-ce qu'elle fout. "T'es saoule?", il n'y a pas d'autres explications.