|
| » at least we stole the show (21/09. 01:58) | |
|
PSEUDO : opiaum
AVATAR : taylor.
CRÉDITS : avengedinchains.
NATIONALITÉ : tchétchéno-russe
Messages : 33
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Lun 21 Sep - 0:57 | |
| » at least we stole the show (21/09. 01:58) ft. lodde Donc, on doit simuler la normalité. On doit revenir à une vie pseudo-usuelle sans phase intermédiaire. On passe du rien au tout. On doit faire comme si la mixité était la règle, comme si nous avions l’habitude d’être hors de nos cellules aussi grande que des cages à poule pour vivre dans une demeure plus grande que la prison elle-même ? On doit faire comme si nous étions habitués au petit-four et non à la bouffe dégueulasse qu’on nous servait. La transition, dans ce sens, paraîtrait agréable si nous n’avions pas sur nous jusqu’à l’odeur des draps usés des geôles que l’on a abandonné pour un « futur meilleur » estampillé de rédemption et de paix. Je reste sceptique tandis que je foule les couloirs sinueux du manoir. On doit faire comme si nous n’avions jamais été enfermé, comme si nous n’avions jamais été ce que nous avons été pour devenir ce que ne nous sommes pas. Je reste vraiment très sceptique. Mais que se passera-t-il si le naturel revient au galop ? Si les penchants et la routine sont beaucoup trop ancrés jusqu’à en tatouer nos peaux meurtries par l’isolement ? Pourquoi ne me suis-je pas posée ces questions là avant déjà ? Ah oui, le manque de temps, la place grandiloquente de l’action. « Je ne pense pas que ce soit réglementaire » je lance à la silhouette masculine que je vois près d’un lit. Qui s’en fout des règles ? Moi, la première. Alors, je considère que c’était simplement de la parole en l’air, de la parole qui ne sert absolument à rien sauf à faire semblant de s’intégrer. Je dois avouer que je me trouve pas mal dans le rôle. Pas mal au point d’arrêter là mes efforts pour ce soir. Et, je continue ma route vers le lit que je m’attribue à mon tour. Après tout, ici, nous sommes libres, presque. |
| | |
PSEUDO : odoyá
CRÉDITS : loulouklabest
NATIONALITÉ : (IT)
Messages : 117
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Lun 21 Sep - 15:05 | |
| Le contrecoup de la soirée se fait déjà ressentir. Après un an et demi à se construire une apparence et une place il est temps de tout reprendre. Et si là-bas tout s'était réparti simplement (l'ethnie, l'âge, les années de détention), ici tout se mélange. On les pousse à se faire face sans détours, violemment, comme des bêtes. Assemblés pour se battre et faire saliver le public. Il en oublie presque le manoir et ses secrets, lui qui n'a jamais été un grand passionné d'énigmes. C'est dans sa chambre aux lumières éteintes qu'il s'enfonce. Personne. Le lit le plus proche de la sortie est libre, ce sera le sien. Une étrange mélancolie s'éprend de lui alors que la rangée de lits le catapulte ce soir encore en Italie. Sensation amère de non appartenance. Lodde se mordille la lèvre, enlève son blouson et délace ses chaussures. Sans plus d'hésitations il se résout à tester le matelas et un semblant de soupir s'échappe de sa bouche. Pas très grand mais plutôt confortable. Et si son voisin était un tueur? L'italien se lève, attrape les rebords du sommier et tente au mieux de l'éloigner du lit voisin. Bruit strident, il cesse d'un coup lorsqu'une voix l'interpelle. "Quoi donc?", c'est l'une de ces filles, une candidate. Pas un maton. Elle traverse l'espace, il pense que c'était simplement une phrase comme ça, pour parler, casser le silence. "Moi c'est Lodde", Lodde dit "Tu te méfies?" et il désigne l'espace qui les sépare. En tant que premiers occupants de la pièce il trouve ça presque dérisoire. Dérisoire d'avoir autant d'espace à disposition. |
| | |
PSEUDO : opiaum
AVATAR : taylor.
CRÉDITS : avengedinchains.
NATIONALITÉ : tchétchéno-russe
Messages : 33
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Lun 21 Sep - 23:26 | |
| J’ai trouvé mon lit. Près d’un mur et, en face, du jeune homme. Je ne supporterai pas avoir deux voisins, deux inconnus. Je ne supporterai pas être dans la masse. J’ai beaucoup trop l’habitude de dormir sereinement et c’est le seul luxe que j’ai toujours su apprécier à sa juste valeur. Egalement, il s’agit d’un privilège pour lequel je ne suis prête à aucune concession. J’ai négocié rudement voire cruellement avec mon ancienne codétenue. Codétenue qui est passée d’extrêmement bruyante à étrangement inexistante. Comme quoi, certaines petites choses sont douées de persuasion désarmante et inquiétante. Puis, d’une effroyable mollesse, je me laisse tomber gracieusement sur le matelas. Toujours assise et face à lui, je l’entends me questionner, se présenter, me questionner. Je l’écoute passivement, mes prunelles le découvrant sereinement du sommet de son crâne au bout de ses orteils. Plusieurs mois de captivité ont fini par conditionner mon cerveau au point que ce dernier bug sur une silhouette masculine si peu familière. Donc, je me permets. Je le dévisage. Mes iris clairs glissant lentement sur chacun de ses traits avant que mon accent slave ne résonne. « La mixité » je réponds, concise. Oui, la mixité n’est pas réglementaire, peu importe. C’est du vent. Me méfier ? N’est-ce pas la règle numéro une ? Ne serais-je pas sotte que de prétendre le contraire ? Au milieu d’une bonne poignée de détenus dont le passé est aussi sombre que la faible lumière éclairant les regards, aussi lugubre que l’espoir de liberté réveillé dans nos esprits. « Le devrais-je ? » je questionne, rhétorique, à mon tour en esquissant une ébauche de sourire, préoccupant. J’aime en jouer. J’aime faire passer des messages subliminaux. J’aime quand le geste est plus éloquent que la parole. Ici, comme en prison, il ne faut jamais laisser transparaitre la moindre faiblesse au risque de voir les caractères les plus perfides en tirer profit. « Vassiliev » je me présente, toujours aussi concise. |
| | |
PSEUDO : odoyá
CRÉDITS : loulouklabest
NATIONALITÉ : (IT)
Messages : 117
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Mar 22 Sep - 14:39 | |
| C'est peut-etre l'atmosphère qui se fait lourde, peut-être le climat (trop différent de son chez lui), peut-être ces langues et accents qui se mélangent. C'est peut-être le fait de retrouver Rizzo et d'être déjà loin d'elle. C'est peut-être le temps qui a creusé ses yeux et taillé ses muscles. Il y a quelque chose ici, dans cette découverte du manoir, qui ne le rend pas tranquille. L'indépendance disparue. C'en est dérisoire d'évoquer l'indépendance en prison, mais juré, Lodde se sent pris entre quatre chaines. Bien plus que lorsqu'il nourrissait la monotonie du quotidien de détenu. Elle le dit bien justement, la mixité ne leur était plus permise. A fréquenter jour après jour les mêmes visages on en révèle sa vraie nature. Là-bas pas de paraître, pas de faire semblant. Lodde comprend que sa vie aujourd'hui va bien changer. C'était facile de vivre entre mecs. Les choses étaient dites, les poings donnés et rendus. Pas de blabla, pas d'hypocrisie. Sacré bordel, pense l'italien. Sacré bordel qui se présage dans ce coin d'Angleterre. "Un avant-goût du retour à la réalité", la mixité. Enfin, seulement pour l'un d'entre eux. Les autres iront se faire foutre dans leur cellule, retour à la case départ, les vacances étaient bien? Oui merci, maintenant va plier les draps à la laverie. Lodde s'invente pas mal de scénarios, c'est cet univers inconnu qui le désoriente. Il hoche la tête, entendu, Vassiliev. Des slaves, des allemands, où sont ses compatriotes sudistes? "J'imagine qu'on est obligés de se méfier", c'est presque inscrit dans les règles du jeu. Un espèce d'accord tacite qu'ils ont tous accepté. "Mais moi je me méfierais plutôt du vieux Lord", vieux, modo di dire. "La moustache de mafieux et tout tu vois...", il sourit. |
| | |
PSEUDO : opiaum
AVATAR : taylor.
CRÉDITS : avengedinchains.
NATIONALITÉ : tchétchéno-russe
Messages : 33
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Mer 23 Sep - 14:49 | |
| Il est vrai que nous nourrissons tous un seul et même but ici… Le retour à la réalité. Briser ses chaines et se casser loin des geôles et de cette micro-ville qu’est la prison. Néanmoins, il est également vrai que nous avons plus ou moins vécu longtemps dans ces cages à poule si bien que la routine s’est installée, si bien qu’on s’est créé une toute une vie à laquelle se raccrocher, si bien qu’on a tous fini par penser que ce n’était pas si terrible… L’enfermement endurci, la prison forge le caractère de tout un chacun et fini par devenir notre maison. On n’en ressort jamais comme à l’origine. La prison marque au fer rouge tout à la fois la peau et l’esprit. De la même façon, on n’en ressort pas blanc comme neige… mais plutôt gris. Alors oui, ici, au manoir, nous avons un pied entre notre ancienne vie et un éventuel futur, la réalité. « Un intermédiaire » je rectifie. « Il ne faut pas oublier que le retour à la case est encore bien plus probable » j’ajoute, chacun de mes mots rythmé par mon accent slave. Effectivement, nous sommes encore une vingtaine. Donc, il y a bien plus de chance de retourner d’où l’on vient plutôt que l’inverse. Autrement dit, il faut fonder des espoirs mesurés et contrôlés. Ensuite, il me parle d’obligation à la méfiance, j’hausse les épaules. « Tout dépend de ta conception du jeu mais tu n'as pas l'air écervelé » je réponds un fin sourire aux lèvres, un brin cynique. Effectivement, tout dépend de comment l’on souhaite vivre son jeu, vivre son besoin d’absolution. Parce qu’il y a ça aussi… c’est tout à la fois intriguant et flippant de savoir que l’on a tous commis un crime plus ou moins odieux et d’échanger comme si nous étions normaux, comme si nous accepterions aisément la part d’ombre voire la tare de chacun… « Il est inquiétant mais il n’a jamais fait de la prison, pas comme d’autres » je commence avant de finalement reprendre « … quoiqu’il a l’air d’avoir plus d’un tour dans son sac et suffisamment de liasses de billets pour éradiquer la misère du monde ». Ou pour soudoyer les juges, payer la justice, éviter la prison et ce qui en découle. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on n’en sait pas plus sur la disparation de la gamine. |
| | |
PSEUDO : odoyá
CRÉDITS : loulouklabest
NATIONALITÉ : (IT)
Messages : 117
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Jeu 24 Sep - 0:08 | |
| Les nuances apportées par Vassiliev le font sourire. Lodde se dit que les origines font bien les caractères. L'italien optimiste, la slave réservée. Elle a sans doute raison. Peut-être n'a-t-il pas l'esprit assez combattif. Après tout, il est surtout dans cette maison pour gagner du temps. Du temps loin de l'espace fermé, loin des barreaux, loin des 4m2. Il se demande comment sont les autres, s'ils ont tous la niaque, si certains sont prêts aux pires coups pour écarter les autres, si leur nature de taulards va prendre le dessus sur leur nature d'êtres humains. Lodde se demande même si certains ne sont pas infiltrés, des détenus inventés de toutes pièces par la production pour leur pourrir la vie. Les provoquer, les manipuler. C'est un gars méfiant, un gars qui observe plus qu'il ne parle. Mais pour l'instant il se sent obligé de jouer le jeu, le jeu de l'italien sociable, celui qu'il a pu être pendant une longue période de sa vie. C'est plus facile. La méfiance entraîne les soupçons. "La plupart y re-goûteront un jour, à la liberté", à part les condamnés à vie. "Le problème, c'est pas la liberté, mais le regard des autres", ça il en est convaincu. Qu'ils soient là à vie où qu'ils aient la chance de sortir, la donne reste la même. Ils auront toujours dans leur dossier cet écart à la règle, cette ligne brisée. "Ah merci c'est sympa. Toi aussi tu m'as l'air d'une femme futée", il s'esclaffe, continue dans son cynisme, souriant, léger. Pas prise de tête le garçon. Faut dire que ça le rassure d'échanger trois mots avec quelqu'un d'une manière civilisée. Pourtant il devrait se méfier, c'est sournois les femmes, plus sournois qu'eux. Et les slaves, alors là, nourrissons les clichés, mais paraît qu'ça poignarde sec dans le dos. Heureusement y'a ce bon vieux Dawkins (Lodde préfère en rire qu'en pleurer, de ce sacré Lord) pour les mettre d'accord. Il fait ce geste, ce langage de la main, celui qui signifie clairement 'money money money'. Tout s'achète à un certain niveau, surtout le silence. "On n'a pas du naître assez influents pour faire pencher les jugements de notre côté" il souffle, ses yeux se baladent à droite à gauche. Scrutent la pièce, les accessoires de sport accrochés aux murs. Un sportif apparemment. "Alors, ta première impression des autres?", c'est toujours intéressant ça, de comparer les à priori que chacun peut se créer. |
| | |
PSEUDO : opiaum
AVATAR : taylor.
CRÉDITS : avengedinchains.
NATIONALITÉ : tchétchéno-russe
Messages : 33
INFOS DU RÉSIDENT CAGNOTTE: 10 000£. CRIME: non découvert. SOCIABILISATION:
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) Sam 26 Sep - 18:36 | |
| Je mise sur la réserve pour l’instant car je ne supporterai pas la déception. Disons que je n’aurais aucun mal à la gérer en extérieur mais d’intérieur, elle serait susceptible de me terrasser pour ne laisser que des délices de désolation. Donc, je vois le verre à moitié plein mais tout en demeurant réaliste. L’espoir est un sentiment puissant, un peu trop. Il est extrême dans les deux sens. Effectivement, soit il vous propulse des milliers de kilomètres en avant, vous fait déplacer des montagnes à main nue ou alors il vous creuse une tombe six pieds sous terre et laisse la montagne s’écraser sous votre poids chétif. L’accent latin du jeune homme me sort de mes pensées. « Les plus chanceux » j’ajoute entre deux de ses phrases. Oui, les plus chanceux… car certains, même libres, resteront captifs. Prisonniers non plus physiquement d’un lieu mais psychologiquement d’un esprit. Ecroués par une puissance plus grande et qui les dépasse. Je soupire imperceptiblement. « Le regard des autres t’importe à ce point ? » je demande plutôt intriguée, commençant à faire une pâle ébauche de liste de crimes susceptibles d’être infamants et qu’il aurait commis. Je le dévisage longtemps comme si j’allais finir par lire dans ses yeux l’acte proscrit et pourtant commis. Après quoi, j’accueille ce qui se rapproche d’un compliment d’un haussement d’épaules. Tellement futée que j’ai écopé d’un statut de paria. Presque naturellement, nous en venons à parler du Lord et de son éventuelle perfidie. « Ou alors, il y a simplement encore plus influent » je réponds. Oui, parfois, on peut être né dans la bonne famille mais pas à la bonne place. Quoiqu’il en soit, il n’a pas tort, un nom puissant est un nom qui fait tout à la fois fait trembler et qui inspire confiance. « Mitigée » je prononce spontanément. « C’est cosmopolite, peut être même trop. On sait bien comment peuvent finir le choc des cultures. Certains paraissent inquiétants, d’autres paraissent trop fragiles pour être là, ce qui les rend d’autant plus inquiétants... » je poursuis, plutôt bavarde. « Enfin, je suis curieuse, j’attends de voir. Et toi ? » je le relance, intéressée par la réponse. Ouais, je me mets à faire du psychologique. |
| | |
| Sujet: Re: » at least we stole the show (21/09. 01:58) | |
| |
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |